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Les inégalités sociales dans la santé, en France

Les inégalités sociales dans la santé, en France
  • Blog créé par 3 lycéens, dans le cadre de l'Education Civique et Juridique, dans lequel nous nous engageons dans la lutte contre les inégalités sociales présentes dans le domaine de la santé, en France
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16 mai 2014

Comment lutter contre les inégalités de santé ?

La microéconomie peut nous aider à lutter contre les inégalités de santé :

- Tout d'abord, en élaborant un cadre conceptuel définissant une mesure des inégalités. Ces mesures sont importantes à deux titres. Elles permettent de comparer des sociétés différentes à l'aune de ce critère : dans quel pays les inégalités sont-elles les plus vives ? Elles permettent aussi d'évaluer les politiques publiques : par exemple, dans quelle mesure garantir à tous l'accès aux soins nécessaires contribue-t-il à réduire les inégalités de santé ?

- Ensuite, en posant des hypothèses quant aux déterminants de ces inégalités, ces hypothèses pouvant être confrontées à une réfutation empirique.

- Enfin, en identifiant des relations causales, l'analyse économique indique quels effets peuvent être attendus de telle ou telle proposition de réforme, ce qui contribue à éclairer les débats de politiques économique et sociale.

Les déterminants des inégalités

Les mesures des inégalités permettent de quantifier leur étendue, mais il est au moins important d'identifier les determinants de ces inégalités. L'analyse empirique met en évidence de manière systématique l'existence d'un "gradient de santé" : les pays les plus riches sont aussi, en un sens statistique, ceux qui jouissent de la meilleure santé (espérance de vie plus longue, moins de maladies, etc...). En outre, certaines analyses macro-économiques avaient établi un lien entre le niveau de santé moyen et l'inégalité des revenus. Par exemple, les Etats-Unis, pays assez inégalitaire, connaissent une espérance de vie en moyenne beaucoup plus faible que d'autres pays de revenu pourtant bien moindre. Selon Wilkinson, les societés inégalitaires seront donc des socétés en mauvaise santé : l'inégalités des conditions socioéconomiques serait, en  elle-même, néfaste à la santé individuelle. Cette hypothèse continue à être débattue, mais l'analyse microéconomique suggère une explication possible : le lien entre richesse et santé, vérifié à l'échelle des pays, est encore valide au niveau individuel. Ainsi, en France, il y a de fortes différences de mortalité, non seulement entre catégories socioprofessionelles, mais aussi entre classes de revenus, même au sein d'une CSP donnée. Si cette relation est plus forte pour les bas que hauts revenus, alors une diminution du revenu chez un riche n'aura qu'un effet modéré sur sa santé, alors qu'une augmentation du même montant du revenu d'un pauvre se traduira par une nette amélioration.

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4 avril 2014

Handicaps selon la catégorie sociale, en 2008

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Handicaps selon la catégorie socioprofessionnelle en 2008
 
Note : ces indicateurs appartiennent à la liste des indicateurs d'inégalité préconisés par le groupe de travail "Niveaux de vie et inégalités sociales" du CNIS.
Lecture : en 2008, les individus dont la catégorie socio-professionnelle est ou a été "ouvrier" ont en moyenne 38 % de risques en plus d'avoir au moins un "handicap" que la moyenne de la population de même sexe et de même groupe d'âge.
Champ : France métropolitaine, personnes de 15 à 64 ans, vivant en ménages ordinaires, hors écoliers, étudiants, personnes n'ayant jamais travaillé.
Source : Insee, enquête Handicap-Santé 2008, volet ménages.
  Indice
Agriculteur 67
Indépendant 86
Cadre 53
Profession intermédiaire 86
Employé 114
Ouvrier 138
Rapport ouvrier / cadre 2,60
4 avril 2014

Les Français, de plus en plus inégaux face à la maladie

En juillet dernier, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a publié son rapport annuel sur l'état de santé de la population Française. Principal constat : si l'état de santé des Français reste "globalement bon", les inégalités sociales en matière de santé se sont accrues. Selon le rapport,  ces inégalités se révèlent même plus importantes en France que dans la plupart des autres pays Européens.

Bonne nouvelle, l'espérance de vie globale continue de, progresser : 84.5 ans pour les femmes et 77.8 ans pour les hommes en 2009. Néanmoins, l'écart entre l'espérance de vie des cadres et celle des ouvriers se creuse : il est passé de 6 à 7 ans à partir de 1991. Les inégalités commencent dès le plus jeune âge : on compte désormais dix fois plus d'enfants obèses chez les ouvriers que chez les cadres, contre "seulement" 4 fois plus en 2002. Par ailleurs, les enfants d'agriculteurs, d'ouvriers, d'inactifs ou scolarisés en ZEP présentent d'avantages de problèmes buco-dentaires. Principal facteur de ces inégalités selon le rapport : les conditions de vie, et notamment de travail. Les salariés du secteur de l'agriculture et de la construction s'avèrent très exposés aux troubles musculo-squelettique. Les produits cancérigènes, principalements répandus dans l'industrie et la construction, constituent également un véritable problème. D'après l'enquête de la DREES, 1.1 million de salariés y étaient exposés en 2003, dont 30% à 46% sans protection.

Mais le rapport met aussi en avant le rôle du système de santé. Or les obstacles financiers en matière de soins perdurent, et même augmentent. En 2008, 15% des Français ont déclarés avoir renoncé à des soins pour des raisons financières, contre seulement 13% en 2004. Les renoncements s'expliquent d'abord par l'absence de couverture complémentaire. Premiers sacrifiés, les soins bucco-dentaires et ophtalmologiques.

4 avril 2014

L'obésité chez les jeunes : le poids des différents milieux sociaux

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Les comportements alimentaires, les habitudes de vie, dont notamment la pratique d’une activité physique, sont différenciés selon les catégories sociales et jouent sur la santé, en particulier sur l’obésité, dès le plus jeune âge. Cette étude indique par exemple que les enfants d’ouvriers sont 47 % à passer au moins une heure par jour devant un écran contre 24 % des enfants de cadres... 20 % de ces derniers consomment des boissons sucrées quatre fois par semaine contre 42 % des enfants d’ouvriers.

 

Obésité chez les jeunes enfants
Selon l'origine sociale du père
  Prévalence de l'obésité (en %) Risque d'obésité (réf : cadres supérieurs=1)
Agriculteurs 2,9 3,4
Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 2,6 2,3
Cadres supérieurs 1,2 1
Professions intermédiaires 2,0 1,7
Employés 2,8 2,3
Ouvriers 4,3 3,6
* Lecture : un enfant dont le père est ouvrier a 3,6 fois plus de risque d'être obèse qu'un enfant dont le père est cadre supérieur.
Source : Drees - Enquête 2005-2006, 23 000 enfants en dernière année de maternelle - France métropolitaine et DOM
4 avril 2014

Les soins sont-ils accessibles à tous les Citoyens Français, qu'importe leur classe sociale ?

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       L’espérance de vie à 35 ans a augmenté en moyenne de 4,4 ans pour les femmes et de 5 ans pour les hommes depuis la fin des années 1980. Mais cette avancée majeure a davantage profité aux catégories sociales favorisées. A 35 ans, un homme cadre pouvait espérer vivre 47,2 ans et un ouvrier 40,9 ans selon les conditions de mortalité du début des années 2000 ; l’espérance de vie à 35 ans d’une femme cadre était de 51,7 ans contre 48,7 pour une ouvrière.

Espérance de vie à l’âge de 35 ans selon la catégorie sociale
Unité : années
  Hommes
1976-1984
Hommes
1983-1991
Hommes
1991-1999
Hommes
2000-2008
  Femmes
1976-1984
Femmes
1983-1991
Femmes
1991-1999
Femmes
2000-2008
Cadres sup. 41,7 43,7 45,8 47,2   47,5 49,7 49,8 51,7
Prof. interm. 40,5 41,6 43 45,1   46,4 48,1 49,5 51,2
Agric. 40,3 41,7 43,6 44,6   45,7 46,8 48,8 49,6
Artis., commer. et chefs d'entrep. 39,6 41 43,1 44,8   46 47,4 48,8 50,3
Employés 37,2 38,6 40,1 42,3   45,6 47,4 48,7 49,9
Ouvriers 35,7 37,3 38,8 40,9   44,4 46,3 47,2 48,7
Inactifs non retraités 27,7 27,5 28,4 30,4   44,3 45,4 47,1 47
 
Ensemble 37,8 39,2 40,8 42,8   45 46,4 48 49,4
 
Ecart entre cadres sup. et ouvriers 6 6,4 7 6,3   3,1 3,4 2,6 3
Lecture : compte tenu des niveaux de mortalité mesurés entre 2000 et 2008, un homme cadre de 35 ans pouvait espérer vivre en moyenne encore 47,2 années, soit jusqu’à 82 ans au total.
Source : Insee

Chez les hommes, l’écart d’espérance de vie à 35 ans sans incapacité entre cadres supérieurs et ouvriers est encore plus grand que l’écart d’espérance de vie totale. Ainsi, l’espérance de vie à 35 ans des cadres sans problèmes sensoriels et physiques est de 34 ans, contre 24 ans chez les ouvriers, soit un écart de 10 ans. En clair : non seulement les cadres vivent plus longtemps, mais aussi en meilleure santé.

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